Le Café au Guatemala - Introduction

Entre 1999 et 2003, la surproduction mondiale et la réduction de la demande ont eu une incidence considérable sur les prix. Durant cette période, de nombreux grands producteurs guatémaltèques ont préféré opter pour d’autres cultures. On estime que 50% de la production guatémaltèque provient de petits producteurs;

Le café a représenté 8,5% des exportations en 2018, ce qui le place au deuxième rang des produits les plus commercialisés par le pays après les textiles avec 2,5% du PIB en 2016.
Guatemala est la dixième économie d'Amérique latine et la première d'Amérique centrale. L'agriculture est le secteur le plus important, le Guatemala étant le plus grand exportateur de cardamome au monde, le cinquième exportateur de sucre et actuellement le dixième de café.
L'industrie du café emploie 125 000 personnes, dont 97% de petits producteurs responsables de 47% de la production nationale. Ajoutant à cela le reste des personnes qui collaborent directement ou indirectement aux activités liées café, ce secteur génère environ 400 000 emplois dans le pays.
RÉGIONS DE PRODUCTION

Acatenango
C'est la région caféière la plus récemment reconnue. On y trouve une caféiculture familiale, sous ombrage sur les pentes de montagnes verdoyantes à des altitudes pouvant atteindre 2 000 m.a.n.m.
Antigua
C'est la région considérée comme le berceau du café guatémaltèque. La vallée d'Antigua est dominée par les volcans de Fuego, Agua et Acatenango grâce auxquels la région possède des sols volcaniques caractérisés par leur richesse minérale et leur capacité de drainage. Les caféiers sont cultivés ici à plus de 1500 mètres d'altitude avec beaucoup de soleil et un ombrage dense.
Atitlan
Atitlán possède le sol le plus riche en matière organique du pays. Près de 80% des cafés de cette région sont cultivés par de petits producteurs. Le café pousse sur les pentes des volcans Tolimán, Atitlán et San Pedro sur les rives du lac Atitlán. Beaucoup de fermes sont situées à plus de 1500 mètres d'altitude.
Coban
Le mot Cobán vient du mot maya Keckchi "cob", qui signifie la place des nuages. Entourée de montagnes, cette région située au nord du Guatemala offre une terre riche. C'est aussi une région connue pour ses conditions climatiques particulières: de nombreux nuages, des pluies constantes connues sous le nom de «chipi-chipi» (sorte de crachin breton) et du froid toute l'année.
À Cobán, le café est produit entre 1 300 et 1 500 mètres d'altitude, sur des montagnes aux sols argileux et calcaires qui subissent l'influence tropicale du bassin de l'Atlantique.
Fraijanes
Cette région se caractérise par ses grandes hauteurs, beaucoup de pluie, une humidité variable et un volcan actif. Le volcan Pacaya en effet est le plus actif du pays rejette fréquemment un dépôt de cendres qui alimente le sol en minéraux importants. Pendant la saison sèche, le temps est très ensoleillé et les nuages, le brouillard et la bruine sont fréquents le matin, bien que le sol sèche rapidement permettant ainsi au café de sécher au soleil.
Huehuetenango
L'une des trois régions non volcaniques du Guatemala, Huehuetenango est la région la plus haute et la plus aride grâce aux vents chauds qui se dirigent vers les montagnes depuis les plaines mexicaines de Tehuantepec. C'est une région protégée du gel. Le café pousse à une altitude de 2000 mètres et, comme il s’agit d’une région éloignée, la plupart des producteurs préparent eux-mêmes le café parche (ils ne livrent pas leur café à l'état de cerise).
Nouvel Est
Depuis les années 50, cette région était connue comme l'une des plus pauvres et les plus isolées du pays. Mais aujourd'hui, presque toutes les fermes de cette zone montagneuse produisent du café ce qui a permis une croissance économique significative. C'est une ancienne région volcanique, son sol est encore très riches en minéraux.
San Marcos
San Marcos est la région la plus chaude et la plus humide avec un niveau de précipitation pouvant atteindre 5 mètres par an. Comme dans toutes les régions du Guatemala, le café est cultivé dans des exploitations disposant de leur propres installations et méthodes de préparation

UN PEU D'HISTOIRE
Au Guatemala, les premiers caféiers auraient été apportés par des religieux lors de la conquête espagnole, au milieu du 18ème siècle à Antigua. Nombre de ces plantations ont par la suite été dévastées par le tremblement de terre de 1773. Celles qui ont survécues ont été transférées dans la nouvelle capitale, Guatemala.
Le café en tant qu'industrie a commencé à se développer entre 1850 et 1860. Au début, la croissance fut très lente. Cette culture étant relativement nouvelle, on manquait de technologie et de main-d’œuvre pour la production.
Pourtant, dès 1880, le café devenait le produit agricole le plus exporté. Le pays a en outre par la suite acquis une réputation de café de qualité lorsqu'en 1915, il obtint la première place à l'occasion du Salon du café de San Francisco aux États-Unis.
VARIÉTÉS
La quasi-totalité du café guatémaltèque est arabica. La diversité des microclimats et terroir existant dans les régions caféières marque les différences de profil.
Anacafé veut préserver les variétés qui ont positionné le Guatemala en tant que producteur de café de haute qualité, à savoir:
- Variétés traditionnelles du Guatemala: Bourbon, Caturra, Catuai, Pache et Typica
- Variétés plus récemment introduites: Geisha, Pacamara, Maragogype, Villa Sarchi, Maracaturra, Catimor, Sarchimor.

L'introduction de variétés hybrides résistantes à la rouille, était également autorisée. La plantation de Robusta dans les basses terres est désormais aussi encouragée, même si elle représente toujours moins de 2% de la récolte du pays.
Au Guatemala, le café est traditionnellement classifié par taille. Dans les zones de basse altitude situées entre 760 et 1 070 m.a.n.m. la croissance est plus rapide. Ils sont connus internationalement comme Prime et Extra Prime.
Dans les zones intermédiaires, entre 1 070 et 1 200 mètres d'altitude, la complexité augmente. Le café de ces altitudes est connu comme Semihard et hard.
Dans les zones les plus élevées, à partir de 1 300 mètres d'altitude, le Strictly Hard Bean (SHB) est très apprécié dans le monde entier pour son acidité particulière, sa texture consistante et la complexité de ses arômes.
FORCES DU SECTEUR
Le café source de richesse et de protection de l'environnement
Le Guatemala réunit l’offre environnementale idéale pour la culture du café: isolement naturel, climat tempéré et sol fertile. Il bénéficie également d'une couverture forestière abondante avec de nombreuses sources d'eau naturelles. Aujourd'hui, ces forêts sont protégées en tant que réserves naturelles et possèdent une grande variété de faune et de flore.
Au Guatemala, pratiquement tous les caféiers poussent à l'ombre protectrice des arbres, notamment des espèces Inga, Erytrina et Gravilea. Cette couverture, en plus d’être propice au bon développement des cerises, empêche toute forme de métabolisme accéléré qui pourrait être préjudiciable à la vie et la productivité des plants de café.
Les plantations de café sont un excellent fournisseur d'oxygène et un bon fixateur du carbone. En outre, les matériaux organiques que les arbres d'ombrage éliminent non seulement enrichissent le sol mais le protègent en outre de l'érosion causée par la pluie.

Consommation interne "en crescendo"
La tendance du café de spécialité se développe aussi à l'intérieur du pays. S'il y a quelques années encore, il était difficile de boire un bon café au Guatemala, on sait maintenant qu'environ 310 000 sacs de 60 kilos sont vendus sur le marché local, soit 10,25% de la production exportable.
L'un des principaux facteurs liés à cette augmentation est que les jeunes consomment et s'intéressent plus au café. On observe aussi une augmentation et une diversification de l'offre de produits dans les supermarchés et, bien sûr, la présence progressive de cafés de haute qualité, non seulement dans la capitale, mais également dans des villes secondaires.
Stratégie marketing d'export orientée vers la qualité
Malgré la baisse générale de la production, la part des cafés de qualité a augmenté ainsi que les revenus à l'exportation. En 1995, Anacafé a opté pour une stratégie d'expansion centrée sur les cafés de qualité en identifiant huit régions d'origine. Ceci a favorisé la production de cafés dits de spécialité avec un profil et un terroir définis, en soutenant les petits producteurs et en laissant aux plus grands la production de masse.
DEFIS
Coût de la production et de la productivité du café guatémaltèque
Anacafé estime que les coûts de production d'un quintal de café vert au Guatemala sont divisés entre 70% de main-d'oeuvre et 30% d'intrants. Pour ce qui est de la main-d'œuvre, 65% est utilisée pour la récolte et les 35% restants pour la maintenance et la culture des fermes. En ce qui concerne les intrants, 80% sont investis dans les engrais.
Au fil du temps, les prix des intrants et du capital utilisés ont augmenté tandis que les prix du café continuent de baisser. Le salaire minimum au Guatemala a augmenté de 95% de plus que le prix du café, un aspect qui influe fortement sur la compétitivité du pays.


Une série de facteurs qui rendent la production de café de moins en moins rentable. En conséquence, les producteurs devraient réduire leurs coûts en augmentant leur productivité, améliorer leur qualité pour ne pas être soumis au prix de base du marché C, ajouter de la valeur à leur produit ou abandonner complètement la récolte.
ANECDOTE
La Guardiola, invention guatémaltèque du père espagnol
L’un des tournants importants de l’histoire du café guatémaltèque a été l’invention, à la fin du XIXe siècle, de la Guardiola, une machine de séchage automatique des grains de café. Cette machine était une invention révolutionnaire pour le secteur car elle permettait de sécher les grains rapidement et uniformément sans fissurer la parche.
Un tel dispositif a été conçu par Josep Guardiola i Grau, un jeune entrepreneur catalan qui a vécu en Angleterre et aux États-Unis et qui a participé à la construction du canal de Panama en tant qu'actionnaire fondateur et pour qui le café est devenu une passion. Après avoir vécu à San Francisco et fait fortune, Josep Guardiola s'est installé au Guatemala où, en 1875, il a acheté un grand terrain à l'église de San Pablo Jocopilas, à Bocacosta. Il y a développé son domaine de Chocolá, qui, bien qu’initialement enregistré comme "Sugar Mill", a rapidement commencé à produire du café.
RÉFÉRENCES
- www.perfectdailygrind.com/2016/10/guia-para-baristas-8-regiones-cafetaleras-de-guatemala/
- www.forumdelcafe.com/noticias/cafe-guatemala
- El café guatemalteco, une enfoque en el mercado mundial y su productividad, Francisco Fabian Juárez Padilla, Diciembre 2018
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Les 8 régions de production au Guatemala
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Récolte
Basse altitude | Septembre-Novembre
Moyenne altitude | Novembre-Janvier
Haute altitude | Janvier-Avril
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Altitude
Basse altitude | de 760 à 1.070m.a.n.m.
Moyenne altitude | de 1.070 à 1200m.a.n.m.
Haute altitude | à partir de 1300m.a.n.n.