Le café kenyan est probablement l’un des cafés africains les plus côtés et les plus demandés. C'est un café arabica cultivé sur un riche sol volcanique dans les hautes terres du pays. Plus de 700 000 personnes travaillent dans la production de café. La majorité sont des petits exploitants organisés dans des usines et des coopératives auxquelles ils vendent leurs cerises de café. Les autres sont des producteurs de café (environ 4 000) qui ont leurs ouvriers, leur cueilleur, leur moulin humide et sec pour traiter et vendre leur propre café directement.
Le café est la quatrième principale source de recettes issues de l'export du Kenya après le tourisme, le thé et l'horticulture. On estime qu'au Kenya 160 000 hectares sont consacrés au café, dont 75,5% dans le sous-secteur des coopératives et 24,5% dans les plantations privées (coffee estates).
La majorité des terres plantées appartiennent à de petits producteurs, mais les plantations de café produisent jusqu'à 50% du volume total en raison de l'utilisation plus intensive d'engrais, de pesticides, d'herbicides, de fongicides et de l'irrigation.
Le Kenya a deux récoltes de café. La récolte principale de septembre à décembre et la seconde, de mars à juillet.
Traditionnelles
- SL 28
- SL 34
Les deux variétés SL sont sensibles à la maladie du fruit du café (coffee berry disease) et à la rouille (coffee leaf rust).
- K7
Nouvelles variétés résistantes au CBD et au CLR
- Ruiru 11 (lancé en 1985)
- Batian (lancé en 2010)
Elles peuvent être greffées sur les variétés anciennes pour combiner leurs atouts
Le café a été introduit pour la première fois au Kenya en 1893. Jusqu'en 1930, il était réservé aux colons européens. Ce n'est qu'après cette date que les Africains ont obtenu le droit de produire du café, d'abord dans la région de Kisii dans la vallée du Rift et dans le comté de Meru sur les pentes du mont Kenya.
De nos jours, le café est produit dans tout le pays avec une forte concentration autour de Nairobi et du mont Kenya.
Le niveau de production a augmenté au cours des années 60/70, époque à laquelle les coopératives, sur l'initiative du gouvernement ont adopté de nouvelles pratiques agricoles telles que la taille et l'utilisation d'engrais et de pesticides pour augmenter les rendements. Dans les années 80, une nouvelle variété de café appelée Ruiru 11, plus résistante à la maladie des fruits du café et à la rouille des feuilles, a été distribuée aux agriculteurs.
Depuis l'effondrement des accords de quotas au début des années 90, initialement mis en place par les membres de l'Organisation internationale du café depuis 1963, les prix du café ont chuté de manière drastique, entraînant une baisse des revenus des agriculteurs. Cette situation, combinée au changement climatique et à la multiplication des maladies, a entraîné une baisse de 62% de la production de café depuis 1988. Dans les zones de basses altitudes, le café a été remplacé par les cultures laitières et vivrières.
La plupart des producteurs (70%) sont de petits exploitants agricoles organisés en usines et coopératives auxquelles ils livrent leurs cerises de café. Ils ne s'occupent pas eux-mêmes du traitement (process)
Ils sont généralement payés après la conclusion de l'achat et après déduction du coût des intrants auxquels ils peuvent avoir recours durant l'année pour gérer leur exploitation. Parfois, les coopératives peuvent également faire des avances sur paiements lorsqu'elles ont suffisamment de trésorerie.
Les coopératives sont les propriétaires des usines de traitement par voie humide et s’occupent de l’ensemble du process (généralement lavé), du dépulpage jusqu'au séchage. Elles peuvent également faciliter l'accès aux intrants, aux engrais, aux produits chimiques et organiser des sessions de formation pour les agriculteurs. Chaque coopérative a au minimum 1 station de traitement par voie humide.
Lorsque les producteurs livrent les cerises de café, ils sont payées selon le poids et la qualité. Les cerises de mauvaise qualité (non mûres, mbuni trop mûres ou atteintes de maladies) sont mises à part.
Les stations traitent les cerises selon la méthode de lavée: les grains sont mis dans des cuves de fermentation et recouverts d’eau après dépulpage. Ils y restent entre 24 et 48 heures jusqu’à ce que tout le mucilage soit retiré.
Ensuite, les grains de café sont lavés dans des canaux nivelés pour permettre le classement en fonction de la densité. Le plus lourd reste sur la partie haute tandis que le plus léger descend jusqu'au bout du canal.
Après cette classification, les grains sont placés sur des tables de séchage jusqu'à atteindre 12% d'humidité. Ils sont régulièrement remués et triés pour permettre un séchage homogène.
Parfois, après le lavage et avant la phase de séchage, certaines usines ajoutent une étape supplémentaire: elles immergent à nouveau les grains dans de l’eau claire pendant quelques heures pour finir de les polir et leur apporter des acidités propres et éclatantes. C'est ce qu'on appelle le processus kenyan.
Une fois que les grains ont atteint le niveau d'humidité de 12%, ils sont mis au repos dans des entrepôts de stockage pendant quelques mois.
La loi de 1933 sur le café a introduit le système de vente aux enchères géré par le gouvernement. 90% du café est actuellement vendu de cette façon et ce
système est considéré comme un exemple de transparence car il est basé sur la qualité et le grade des cafés. Il a lieu tous les mardis au Nairobi Coffee Exchange. La participation aux enchères est toutefois reservée aux agents marketing et dealers agréés.
Les coopératives d'agriculteurs doivent donc faire appel à au moins un agent marketing pour pouvoir échanger leur café.
Les agents marketing sont autorisés à stocker et à commercialiser du café vert pour le compte des agriculteurs et / ou des coopératives, à procéder au paiement et parfois aux avances pour les producteurs.
Ils peuvent également jouer un rôle important en soutenant les producteurs et les coopératives qu'ils représentent. Ils cherchent en effet à améliorer à la fois le volume et la qualité. Pour ce faire, ils peuvent proposer des ressources financières (avance de paiement, certifications), matérielles (achat d'un nouveau pulpeur ou de tables de séchage) et même un soutien humain, par exemple en formant le personnel de l'usine et les producteurs, en encourageant la consommation domestique, etc.
Depuis 2006 et l'introduction du système de "deuxième fenêtre", il est théoriquement possible pour les producteurs de vendre leur café directement à un acheteur étranger et de négocier un contrat signé et enregistré par le Conseil du café (coffee board).
Dans la pratique cependant, les producteurs ou les coopératives n’avaient pas les moyens d'entrer sur le marché international aussi facilement. Ils n'avaient ni assez d'argent pour acheter la licence, ni les connexions nécessaires, ni les compétences et connaissances en marketing et en logistique. Donc, en réalité, cette deuxième fenêtre a renforcé la position des agents marketing en ouvrant l'accès direct au marché international, ce qui leur a permis d’obtenir une commission supplémentaire.
Le café au Kenya connaît un certain nombre de problèmes: