Préparation l'Export en Tanzanie

- alice
- 16 Septembre 2018
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Visite chez Dormans Coffee
15h - Dar es Salaam
Après 1 dala dala, 2 bajaji, une petite marche et quelques minutes d'hésitation dans les rues bruyantes autour de la gare routière de tazana, nous arrivons finalement dans les locaux de Dormans Coffee Export, où nous attendent Sam et David.
Dormans Coffee est un exportateur de café basé à Nairobi, au Kenya.
Ils sont également très présents en Tanzanie, tant dans la région nord d’Arusha, Moshi, Kilimanjaro et Kigoma, que dans le sud du pays - Mbeya, Songwe, Mbanga.

Sam Mburu est le Directeur national Sur la Tanzanie. Il nous reçoit avec David Mollel, responsable des opérations d'exportation à Dar Es Salaam.
Après une brève présentation de notre projet, Sam nous donne quelques informations et explications sur l'histoire et le contexte du café en Tanzanie: comment l'arabica a été introduit par les missionnaires dans la région centrale de Morogoro avant d'être finalement implanté dans les terres de Kilimanjaro, Moshi et Arusha. Cette région a bâti sa réputation au cours des siècles et le café y est toujours considéré comme le meilleur du pays.
Est-ce toujours vrai? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité dans les régions du sud s’est grandement améliorée au cours des dernières années. Bien que moins connues, Mbinga, Songwe et Mbeya, avec leurs arbres plus jeunes, une nette amélioration des pratiques agricoles et de la préparation (le process), fournissent désormais un café de qualité et commencent à se faire un nom sur la scène internationale.

Après cette brève introduction, David nous fait visiter les installations et nous explique la procédure d’exportation.
Il nous explique d'abord que les cafés arrivent ici en grains verts déjà classifiés et calibrés selon les exigences des acheteurs. Dormans travaille avec différentes unités centrales (station de préparation et de séchage) à travers le pays. Le café y est dépulpé, mis à fermenter, séché, et sélectionné selon la demande des acheteurs avant d'être acheminé vers l'entrepôt de Dar es-Salaam.

Là, il passera un contrôle de qualité final à travers deux machines différentes: la première mesure la densité - les grains les plus légers potentiellement défectueux (pierres, non mûres, en coquille, cassés, etc.) sont séparés.

Les meilleurs grains (les plus lourds) sont envoyés vers une autre machine qui fera une nouvelle sélection basée sur la couleur des grains... Plus c'est vert, mieux c'est! Une fois sélectionné, le café est emballé, les sacs sont marqués et placés sur un camion pour être embarqués sur le bateau au port de Dar es-Salaam.

Après la visite, David nous emmène déguster quelques cafés. Nous discutons alors de certains problèmes de l’industrie du café en Tanzanie, en particulier des nouvelles réglementations gouvernementales imposant aux producteurs de vendre leurs cafés uniquement par vente aux enchères publiques sous le contrôle exclusif du coffee Board empêchant ainsi les transactions commerciales directes entre exportateurs et producteurs.

Les acheteurs sont non seulement préoccupés par les délais supplémentaires d’une telle procédure, mais aussi par les conséquences possibles sur la traçabilité et la qualité. Les professionnels du secteur regrettent le manque de consultation et de temps de transition avant l’application de cette mesure.
Ils craignent également que tout le travail accompli au cours des 20 dernières années pour améliorer la qualité, la formation et l’investissement matériel ne soit perdu en raison des incertitudes et des conséquences de cette nouvelle loi.
Cette règle a été imposée au café et à d'autres produits de base pour améliorer la productivité, la qualité et les conditions des agriculteurs. Cependant, ce qui fonctionne pour l'un peut ne pas être efficace pour d’autres. Le café a besoin de soins spécifiques, de connaissances et de capacités agronomiques, d'investissements suffisants dans les intrants matériels et agricoles, afin de garantir un bon processus et une bonne qualité.
À partir du moment où la cerise est récoltée jusqu'au moment où elle est stockée dans l'entrepôt, le café passe par de nombreuses étapes, imposant des soins, un contrôle et une intervention de la main humaine à tout moment. Une erreur peut causer la perte d'un lot entier, ce qui signifie de temps et d'argent pour les producteurs.
Les producteurs ne peuvent pas assumer seuls la responsabilité. Ils ont besoin du soutien de leurs partenaires acheteurs, des coopératives et de l’État.
Sinon, ils abandonneront le café et produiront des cultures plus faciles qui ne nécessitent que peu de soins et qui leur fournira de meilleurs revenus.
Les professionnels espèrent que le gouvernement, au vu des effets secondaires de cette décision, organise une nouvelle consultation ou trouve des solutions adéquates pour soutenir l'industrie.
